Maladies neurodégénératives: 93% d’intérêt

Nos voisins français manifestent un intérêt certain pour les technologies qui contribuent à l’autonomie des personnes atteintes de maladies dégénératives – et en premier lieu la télésurveillance -, non sans exprimer un besoin d’être informés et rassurés sur ces solutions. Tels sont les principaux enseignements d’un récent sondage qui a également visé des aidants proches.

La Mutuelle Générale a commandité à TNS Sofres une étude sur la réceptivité des Français aux technologies pouvant compenser la perte d’autonomie des victimes de maladies neurodégénératives: Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques... Soit, d’après l’Inserm, environ 900.000 personnes actuellement, et sans doute 1,3 million en 2020.

L’enquête, qui a été menée en août dernier auprès de 1.500 Français (*) et étoffée par des interviews d’aidants proches, révèle que nos voisins se déclarent préoccupés – pour eux-mêmes ou pour leurs proches - par ces pathologies et la perte d’indépendance qu’elles induisent. Un cinquième des sondés considèrent que le maintien à domicile des patients doit être « une priorité absolue ». Ce chiffre monte à 35% parmi les aidants effectifs.

Plus de neuf répondants sur dix perçoivent les technologies connectées comme une solution efficace, déjà d’application ou qui s’implantera dans un futur plus ou moins proche, pour mieux prendre en charge les patients et faciliter leur quotidien. 92% les voient comme des éléments facilitateurs du maintien à domicile.

Surveillance en tête

La catégorie reine de ces solutions techniques, celle qui suscite le plus vif intérêt, est la surveillance à distance: détecteurs de mouvements ou de fumée, capteurs vérifiant la fréquence d’utilisation d’appareils ménagers, le tout avec alerte automatique des secours ou des proches, outils de géolocalisation – comme des patchs cutanés - pour les patients Alzheimer… Près de 90% des sondés jugent « intéressantes » les possibilités que la télésurveillance offre. Suivent les technologies d’aide à la mobilité et aux actes quotidiens, plébiscitées par 80% des répondants, comme une canne améliorée par l’intégration d’un GPS, une cuillère intelligente pour Parkinsoniens, voire un casque interprétant les signaux du cerveau pour les transformer en gestes ou commandes informatiques. Les technologies de monitoring médical ont aussi leur petit succès, comme des piluliers connectés avec rappels ou des vêtements qui monitorent des paramètres biologiques.

De la coupe aux lèvres

Les techniques sont donc jugées intéressantes. Soit. Seraient-elles pour autant réellement appliquées en cas de problème d’autonomie, personnel ou d’un proche ? Les capteurs de mouvement et les patchs de géolocalisation arrivent en tête, avec 45 et 42% d’intentions d’utilisation, et ont la cote surtout chez les répondants plus âgés.

Près de 60% des Français voient dans leur médecin (généraliste ou spécialiste) le bon interlocuteur pour s’informer sur ces solutions technologiques (mais lui-même se sent-il suffisamment documenté pour éclairer les lanternes ? Autre débat…). C’est d’ailleurs déjà vers le médecin traitant (à 75%) ou vers le spécialiste (61%) qu’ils se tourneraient pour obtenir des infos sur les maladies elles-mêmes et leurs conséquences – en toute logique, pourrait-on écrire, et avant les sites web médicaux.

Qui règle l’addition ?

Dans le bien connu conflit de valeurs sécurité versus protection de l’intimité, les Français semblent trouver les technologies de préservation de l’autonomie défendables. 56% pensent que leurs avantages l’emportent sur les inconvénients, 36% que c’est fifty-fifty, et 8% que les inconvénients pèsent plus lourd. 92% mettent en avant le fait qu’elles permettent de rassurer et soulager proches et aidants, et de suivre à tout moment la santé des malades. Reste à pouvoir s’offrir ces innovations: 85% des Français craignent l’impact financier sur les malades et familles, 41% les coûts pour la collectivité. « D’ailleurs seuls 7% seraient prêts à financer eux-mêmes ces équipements », ajoute TNS Sofres, « quand 39% attendent une prise en charge par les pouvoirs publics, 36% par la sécurité sociale et 18% par les mutuelles [ndlr, au sens français du terme]. »

J.M., le 27 octobre 2014

(*) en ligne, ce qui signifie auprès de répondants dès le départ non allergiques aux nouvelles technologies

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