Tarification à l'unité: une période transitoire

Bien que la tarification à l’unité des spécialités remboursables orales solides à destination des résidents soit entrée en vigueur au 1er avril, une période transitoire, allant d’après nos informations jusqu’au 31 août 2015, a été instaurée. Les pharmaciens appellent à la concertation avec les médecins, et à une communication intensifiée.

Il s’est avéré que des problèmes – notamment de logiciels – chez certains pharmaciens rendaient le basculement vers le nouveau système irréalisable pour la date butoir du 1er avril. D’où l’acceptation d’une implémentation progressive.

A la veille de l’entrée en vigueur de la tarification à l’unité (TàU), l’APB, l’Association pharmaceutique belge, a fait savoir que les modalités pratiques de cette dernière n’étaient pas claires, ni pour ses membres, ni pour les médecins. Une concertation avec les prescripteurs sur différents aspects, en y conviant les directions de maisons de repos, lui parait nécessaire pour bien gérer la transition: elle suggère l’examen en commun des modalités pratiques, pouvant déboucher sur l’élaboration d’un « formulaire ou de modalités de prescription en DCI, certainement pour toute initiation de traitement et en particulier pour les patients chroniques ».

Du reste, dans ce contexte de facturation des médicaments semaine par semaine, qui pour rappel vise à mieux coller à la consommation effective du résident, l’APB trouve « indispensable que les médecins indiquent systématiquement la posologie et la durée de traitement sur la prescription » (ce que l’arrêté royal du 10 août 2005 fixant des modalités de la prescription à usage humain impose d’ailleurs déjà). Les pharmaciens demandent aussi à ce que « toute modification de traitement ou de posologie soit instantanément communiquée au pharmacien dispensateur ». Ils soulignent enfin que le fractionnement des comprimés est une habitude dont il vaudrait mieux se défaire. On peut imaginer qu’elle complique leur facturation, sans compter que d’un point de vue qualitatif, elle est discutable, eu égard au risque potentiel de variation de dose. D’où l’invitation à une discussion prescripteur-dispensateur sur les alternatives moins dosées.

La PMI n’est pas une obligation

Enfin, l’APB tient absolument à faire passer le message que TàU et PMI sont deux notions distinctes - comme vie@home l’a également plus d’une fois répété. La PMI, ou « préparation de médication individuelle », manuelle ou robotisée, n’est pas devenue obligatoire au 1er avril. Une obligation de délivrance à l’unité serait actuellement impossible à mettre en œuvre, ajoute l’APB, vu que dans la liste des formes orales et sèches auxquelles s’applique la TàU telle que dressée par l’Inami figurent un certain nombre de produits - sachets poudre, granulés ou comprimés effervescents – qui ne pourraient être intégrés dans une PMI automatisée sans poser des problèmes de qualité. La délivrance à l’unité n’est donc qu’une option, et les pharmaciens peuvent toujours lui préférer une délivrance par conditionnement public ou par blister

A noter enfin que les pharmaciens perçoivent des OA, pour la TàU, un honoraire de 3 €/résident/semaine. L’obligation de TàU n’a donc pas à entraîner de coût supplémentaire répercuté sur le résident.

J.M.

Gratuit sur inscription

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