25 mai : que réservent les partis aux aînés?

En matière de politique de la personne âgée, privilégier le maintien à domicile semble le leitmotiv commun des MR, FDF, écolo, PS et cdH à l’approche des élections. L’essor de solutions intermédiaires et le contrôle des prix réclamés font également partie de ce qui ne sépare pas les partis francophones.

 

Le 25 mai, c’est demain. Quelle approche les partis francophones développent-ils de la politique du soin, de l’accueil et de l’hébergement des personnes âgées? vie@home survole les grands principes dont se réclament MR, FDF, écolo, PS et cdH (pour présenter les formations dans l’ordre des numéros dont elles ont hérité pour le scrutin 2014). Impossible, bien entendu, de développer le détail des arguments de chacun d’entre elles. Par contre, le lecteur qui souhaite approfondir trouvera en fin d’article un « carnet de liens » pour atteindre aisément le bon chapitre de chaque programme.

Décloisonner le secteur

Le MR prône le renforcement du domicile en optimisant les articulations entre l’hôpital et les acteurs de l’aide à domicile. Privilégier le domicile passe notamment par l’augmentation de la disponibilité des aides familiales et autres garde-malades, cette flexibilité impliquant une revalorisation des horaires plus inconfortables. Les libéraux proposent aussi de développer avec les communes des guichets d’information proactifs qui renseignent sur les ressources qui peuvent être activées pour les seniors.

Le MR estime qu’il faut, par ailleurs, augmenter l’offre de lits MRS (les plus appropriés puisque institutionnalisation plus tardive veut aussi dire plus grande dépendance). Du reste, il suggère d’envisager de décloisonner le secteur : pour lui, le privé commercial (qui actuellement peut se voir attribuer un maximum de 50% des lits MRPA et MRS) « a les moyens de faire face aux défis démographiques » qui attendent Bruxelles et la Wallonie. Le parti plaide aussi pour que soient conçues des normes de construction et d’aménagement telles que la viabilité des petites structures soit préservée. Il se dit soucieux d’un coût de l’hébergement en maisons de repos qui soit accessible, et d’une facture limpide.

Un privé à visage humain

Le FDF a également pour credo le maintien à domicile et propose un état des lieux des dispositifs existants d’accueil temporaire et d’aide aux aidants, pour mieux définir la politique sociale d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie. D’étude détaillée de l’offre il est encore question au niveau des institutions. « Les FDF souhaitent fixer dès maintenant une norme de couverture des besoins (comme cela existe en matière de petite enfance) afin de planifier, dans le temps, les efforts à accomplir. » Il prône la reconversion rapide de 30% de lits MR en lits MRS.

Le parti, pour qui le public et l’associatif ne pourront répondre seuls aux besoins grandissants, promet son soutien au secteur privé « à taille humaine, ne visant pas que le lucre et pour qui la dimension sociale reste une priorité ». Le prix de l’hébergement doit rester accessible à tous, juge-t-il, réclamant une transparence des montants et des suppléments réclamés.

Les FDF souhaitent le libre accès, pour les seniors francophones, aux soins à domicile, aux structures d’accueil et aux institutions flamandes agréées par la communauté flamande, sans discrimination linguistique.

Des lits hospitaliers à affectation light

Côté écolo, le volet « aînés et pensions » comporte une petite dizaine de priorités dont celle du soutien aux professionnels spécialisés en gériatrie, qui sont en pénurie et qu’il importe de revaloriser. La Belgique faisant partie selon lui des pays de l'UE qui consacrent le moins de moyens publics aux soins non médicaux pour les personnes âgées, écolo propose donc d’instaurer une assurance autonomie complémentaire aux dispositifs de solidarité existants aux plans fédéral et régional, sous forme d’allocation mensuelle, au profit des personnes en état de dépendance.

Les verts misent aussi, en priorité, sur un maintien à domicile à renforcer, non sans améliorer dans le même temps qualitativement et quantitativement l’offre MRPA/MRS, disent-ils, éventuellement en lien avec l’évolution des structures hospitalières « dont certains lits pourraient être reconvertis pour la prise en charge des personnes âgées nécessitant des soins non aigus, dans un cadre moins médicalisé ». Ecolo suggère aussi de soutenir davantage l’accueil ponctuel, via l’accueil de jour et des centres spécialisés pour personnes en perte d’autonomie, confrontées à des difficultés temporaires ou en revalidation.

Fusionner les concepts MRPA et MRS

Le PS défend, comme les autres formations, le développement des services d’aide à domicile permettant de vivre plus longtemps chez soi. Le parti socialiste imagine aussi de réduire les droits de donation quand une personne âgée dépendante donne sa maison à un enfant qui vient vivre à ses côtés. Si pour le boulevard de l’Empereur, il faut concentrer les moyens sur le maintien à domicile, parallèlement, on doit continuer à renforcer les capacités des institutions d’hébergement « qui doivent être réservées aux personnes âgées plus dépendantes ». Le parti parle à ce propos de fusionner les concepts MRPA et MRS.

Les socialistes en appellent à l’examen de toutes les solutions à la sortie d’un senior de l’hôpital pour éviter un placement dans l’urgence. Il faut également selon eux accroitre le nombre de places de court séjour, et en général, améliorer l’offre de structures résidentielles intermédiaires. Le PS plaide pour l’investissement dans le public et l’associatif « pour garantir des prix journaliers accessibles à tous », et préconise des contrôles « contrairement à aujourd’hui » sur le prix réclamé aux nouveaux arrivants dans une nouvelle structure ou une structure rénovée.

Quali-pack, pour un habitat adapté

Le cdH envisage de créer une assurance autonomie, basée sur les besoins et la situation de dépendance des personnes appréciée selon une grille d’évaluation pluridisciplinaire et prenant en compte les différentes formes de handicap mais aussi les maladies chroniques telles l’Alzheimer. L’assurance autonomie prévoirait un financement des services et du matériel en fonction des besoins liés au lieu de vie choisi (aussi bien au domicile qu’en hébergement).

Le cdH préconise du reste de créer le « quali-pack » pour booster l’adaptabilité future de l’habitat - calqué sur le principe de l’éco-pack : emprunt à taux zéro et primes pour aménager et acquérir les équipements nécessaires pour continuer à vivre à domicile. Le cdH prône le renforcement des centres de coordination et le développement des métiers à domicile comme celui de garde à domicile par exemple.

A la rue des Deux Eglises, on est aussi d’avis de promouvoir les structures intermédiaires (accueil de jour/soirée/nuit, centre de soins de jour, court séjour, résidences-services – celles-ci éventuellement en formule acquisitive, le résident devenant propriétaire de son appartement), et par ailleurs de développer des lits d’urgence.

 

D'un clic

MR

Programme 2014, volet Seniors

FDF

Programme 2014, section « Moderniser le régime des soins de santé » >Institutions

Ecolo

Programme 2014, chapitre Aînés et pensions

PS

Programme 2014, dossier thématique Aînés

cdH

Programme 2014, Les 400/100 propositions, puis utiliser le moteur de recherche par mot clef

J.M.

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