Freiner la polymédication, un but officiel

Une réunion au finish de la médico-mut a accouché, la nuit du 21 au 22 décembre, d’un accord 2016-2017. Ce qui, invariablement, pousse le ou la ministre de tutelle à se réjouir de « la sécurité tarifaire assurée aux patients ». Parmi les chantiers lancés par la nouvelle convention figure la maîtrise de la polymédication des plus âgés.

L’accord signé en dépit d’un contexte budgétaire particulièrement aride repose sur quelques principes clefs, commente Maggie De Block, parmi lesquels le « rôle central du médecin généraliste ». Formule prête à l’emploi régulièrement sortie du chapeau par le monde politique… En l’occurrence, elle est suivie de mesures lui donnant un peu de corps, comme des investissements visant à renforcer le rôle de coordinateur du médecin traitant. C’est ainsi que l’accord prévoit, parce que le suivi des patients chroniques et d’un certain âge (45-74 ans) réclame du temps, que la tenue de leur DMG (dossier médical global) par le médecin traitant soit honorée d’un montant annuel de 55 euros et non plus de 30.

Des primes sont également prévues pour le passage à davantage d’informatisation des dossiers, gage d’échanges plus faciles avec d’autres thérapeutes et paramédicaux. A propos à la fois des cas plus lourds et d’intensification des échanges entre soignants, l’accord médico-mut insiste aussi sur la continuité et la multidisciplinarité : il prévoit de promouvoir la collaboration entre médecins généralistes, praticiens de l'art infirmier, pharmaciens... dans le cadre des soins continus aux patients chroniques et/ou complexes.

Prodiguer des soins efficaces constitue un autre des points d’attention sur lesquels s’arrête l’accord 2016-2017, stipulant que l'utilisation non justifiée de procédures diagnostiques et thérapeutiques doit si possible être réfrénée. Maggie De Block se dit ravie que le texte ait des accents anti-gaspi. « Vu que notre budget des soins de santé est limité, il est d'autant plus important de mettre l’accent sur l'efficacité. » Et elle cite précisément à ce propos les perspectives liées à la polymédication des seniors : « la médico-mut développera des recommandations et des indicateurs concrets afin de réduire la polymédication non justifiée chez les personnes âgées ».

Ce travail se fera sur la base de propositions émises par le comité scientifique qui s’est chargé d’organiser en début de mois, à l’Inami, une journée d’étude sur la problématique. Il y aura fixation d’objectifs pour éviter et réduire la polymédication non adaptée dans la pratique. Le CNPQ - le Conseil national de promotion de la qualité - a été invité à définir une feuille de route concrète pour le 30 juin 2016 « afin d'examiner quels incitants il est possible d’instaurer pour promouvoir un comportement prescripteur rationnel en la matière ».

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