Garde de médecine générale : cessez-le-feu

En octobre, Maggie De Block faisait l’unanimité contre elle parmi les médecins généralistes belges. En cause, le gel des moyens supposés soutenir le déploiement continu - encore en 2016 - des « PMG », les postes de garde. Une légère décrispation vient d’intervenir, quoique les médecins unis dans un front commun inédit restent sur le qui-vive.

On sait que certaines directions de MRPA/MRS nourrissent des appréhensions face aux changements induits par les réorganisations locales de la garde population. Elles craignent par exemple le regroupement de l’activité dans des postes parfois plus éloignés, avec encouragement du malade à s’y déplacer, ou encore un temps d’attente allongé par diminution du nombre de médecins mobilisés.

Mais de leur côté, les médecins généralistes dont les effectifs vieillissent sans être remplacés par une force de travail équivalente, considèrent que cette réorganisation est, par endroits, une condition de survie de la profession, permettant d’alléger une fréquence de garde intenable. Ils attendent beaucoup des PMG, l’une des pièces maîtresses (et financée par l’Inami) du « Plan garde » lancé par la précédente ministre de la Santé Laurette Onkelinx en concertation avec eux.

Toujours est-il que début octobre, Maggie De Block a choisi, dans sa note budgétaire 2016 passée en force en dépit du vote rejet du conseil général de l’Inami, de couper les vivres des PMG, confisquant les 10 millions qui devaient encore y être affectés, gelant l’ouverture de nouvelles structures, réclamant qu’on analyse leur efficience, standardise leur financement et les pousse à travailler beaucoup plus étroitement avec les urgences des hôpitaux (voir détails dans « Le torchon brûle entre De Block et les généralistes »). Mesure immédiatement suivie de la création d’un front commun historique de protestation, réunissant tous les syndicats et les cercles de médecins généralistes du pays.

Où en est-on, un bon mois après ce que la profession a qualifié de « coup de poignard dans le dos » ? Les contacts profession/cabinet De Block ont eu des succès divers, jusqu’à ce que, à la mi-novembre, le front commun parle pour la première fois de « climat plus constructif ». La moitié des 10 millions semble récupérée, sous conditions. Il devra y avoir davantage de standardisation des coûts des PMG et de conventions de collaboration conclues avec les services de soins urgents des hôpitaux. Les médecins ont rappelé à quel point, pour bien collaborer avec ceux-ci, il était impératif que se généralise enfin le numéro d’appel unique 1733 qui assure un « tri » des patients appelants, extension qui est du ressort des ministères de la Santé et de l’Intérieur. Lors de la concertation avec le front commun, les autorités se sont engagées à prendre le dossier 1733 en main. Affaire à suivre, assurément.

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