19.000 personnes en attente dans 209 MRPA/MRS

L'Observatoire wallon de la santé s’emploie à quantifier les listes d'attente dans les MRPA/MRS. Des résultats préliminaires indiquent que 209 établissements totalisent 19.159 personnes en attente, avec des variations par maison allant de 2 à… 824 ! Si l’on écarte une poignée de cas extrêmes peu représentatifs, le nombre médian de noms sur la liste est de 49, le nombre moyen, 86.

Ces premiers enseignements viennent d’être dévoilés par le ministre Prévot en commission de la Santé du parlement wallon, non sans une remarque liminaire : la ventilation par secteurs, parmi les 209 institutions qui ont renvoyé à l’Observatoire le questionnaire de collecte (sur 585 structures fonctionnelles au 30/04/2016), ne reflète pas la répartition observable sur le terrain. Il y a ainsi, dans l’échantillon, 45% de réponses émanant de gestionnaires du secteur commercial - lequel représente 54% des établissements - et 32% de réponses émises par des MRPA/MRS du secteur public – qui représente 25% de l’ensemble.

Sur les 209 maisons ayant participé, toutes sauf 14 ont une liste d'attente (14 dont dix appartiennent au secteur commercial et quatre au secteur associatif). Pour les 195 établissements avec liste, on dénombre un total de 19.159 candidats à l’institutionnalisation en attente. 10% de ces 19.159 personnes ont moins de 70 ans, 20% ont entre 70 et 79 ans, et les 70% restants ont plus de 80 ans. On repère également des inscrits qui n’ont pas fêté leur 60ème anniversaire.

D’une MRPA/MRS à l’autre, le nombre de personnes en liste d'attente varie de 2 à 824, a encore indiqué Maxime Prévot aux membres de la commission. « Il y a quatre maisons de repos avec des listes d'attente très longues, plus de 500 personnes, [qui] semblent peu réalistes, même si une explication pouvait se trouver dans le fait qu'elles concernent dans deux cas des maisons de repos situées aux frontières de la France ou du Grand-Duché de Luxembourg et dans deux autres cas, des maisons de repos situées dans le Brabant wallon où il y a un déficit global de places en établissements pour ainés. » Abstraction faite de ces extrêmes, le nombre médian de personnes sur liste d'attente est de 49, « c'est-à-dire que dans la moitié des maisons de repos, il y a moins de 49 personnes en liste d'attente et dans l'autre moitié, il y a plus de 49 personnes en liste d'attente ». La moyenne est de 86.

Les limites de l’exercice

Le ministre rappelle qu’il faut considérer ces statistiques avec prudence. Les gens s'inscrivent souvent dans plusieurs établissements, lesquels ne mettent pas forcément leurs listes à jour fort régulièrement. Ce qui signifie que pas mal de ces listings doivent encore reprendre des noms de personnes décédées ou ayant emménagé ailleurs. L’Observatoire a relevé des différences par secteur, avec des listes moins longues dans le privé commercial (une moyenne de 44 personnes), et plus longues dans le public (116) et l’associatif (123). Il y a peu d’écarts par province, si ce n'est que le Luxembourg se distingue par des listes plus fournies. Il n’y a pas d’explication certifiée au phénomène. Peut-être peut-on supposer, avance le ministre, que vu le nombre moins important d’établissements dans la province, les personnes s'inscrivent plus souvent dans un plus grand nombre de maisons de repos. Une hypothèse qui « reste à explorer ».

Les listes sont moins longues pour les MRPA, 36 personnes en moyenne, que pour les MRPA/MRS, 97 personnes en moyenne. Assez logiquement, les listes sont plus chargées dans les grands établissements que dans les petites structures : plus de 100 noms dans les établissements dépassant les 129 lits, 50 en moyenne dans les établissements de 26-59 lits et 8 dans les établissements de moins de 25 lits.

Dernière observation de Maxime Prévot, appelant selon lui une discussion dans le cadre des accords de principe : « les arrondissements limitrophes aux frontières sont le plus souvent des arrondissements excédentaires et on remarque souvent une liste d'attente plus grande que dans les autres arrondissements ». Une réflexion sur ces zones frontalières s’impose, puisque « par définition la population qu'elles desservent est plus grande si on tient compte du pays limitrophe ».

J.M.

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