Une ministre de la Santé qui perd en popularité

Maggie De Block a longtemps caracolé en tête dans les sondages de popularité, y compris au Sud du pays. Mais son étoile a énormément pâli. Les récentes mesures d’économies dans le budget santé 2017, qui ont amené quasi 20.000 manifestants à Bruxelles, n’y sont pas étrangères.

En septembre encore, Maggie De Block (Open VLD) trônait en tête du classement des personnalités politiques les plus appréciées dans les trois régions du pays, avec 34% en Flandre, 36% à Bruxelles et en Wallonie. La ministre de la Santé publique et des Affaires sociales semblait indéboulonnable. Mais au dernier baromètre RTBF-La Libre, fin novembre, elle était en recul partout. C'est en Wallonie que la ministre libérale perd le plus (-15%). Elle doit descendre d’un podium désormais composé d’Elio Di Rupo, Charles Michel et Raoul Hedebouw (PTB).

Les économies budgétaires en soins de santé ont marqué non seulement les prestataires, mais tout l’électorat. Maggie De Block aura bien tenté de faire passer la pilule en parlant de réformes « au scalpel », visant à lutter contre les gaspis et les affectations contestables d’argent public, mais la ponction de 900 millions en 2017 a surpris et choqué. D’autant que la ministre avait déclaré auparavant qu’elle préserverait son secteur d’être encore mis à contribution.

Pour illustrer leurs calicots, les syndicats ont eu beau jeu de transformer le scalpel en tronçonneuse dégoulinante. Le 24 novembre, quasi 20.000 travailleurs du non-marchand déboulaient à Bruxelles, dont des directions d’hôpitaux et des soignants en institution, bien plus nombreux que les organisateurs ne l’imaginaient (lire également dans vie@home n° 41 la tribune de N. Snakkers, secrétaire permanente CNE pour le secteur des maisons de repos à Bruxelles et en Brabant wallon).

Les dispensateurs de 1ère ligne ne sont pas en reste, dans cette désapprobation généralisée, privés aux deux tiers de leur indexation. Les pharmaciens s’insurgent de « coupes aveugles » qui frappent durement le secteur officinal. L’association professionnelle de kinés Axxon parle de « libérer les tarifs dès le 1er janvier ». Les médecins généralistes sont amers, eux aussi.

Leurs syndicats auront été jusqu’à réclamer la résolution de plein droit de l’accord médico-mut en cours, qu’ils n’ont pas obtenue pour des « arguties juridiques », regrettent-ils. Leur ministre fédérale de tutelle va démarrer 2017 en ayant prodigieusement dilapidé son capital sympathie.

J.M.

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