Partage de données médicales : 5 millions de «oui»

Plus de cinq millions de Belges ont donné leur consentement éclairé au partage de leurs données de santé, claironne Maggie De Block. Un chiffre en nette progression depuis le début de la législature. La circulation de données entre professionnels de soins est un élément clef du plan e-santé.

Pour rappel, les autorités de santé ont initié en 2015 un plan d’action e-santé, qui succède à la version lancée sous Laurette Onkelinx. Le recours aux applications digitales est préconisé pour optimiser la prise en charge des patients ; il est considéré comme favorisant la qualité et la sécurité des interventions médicales. L’informatisation concerne des éléments tels le dossier médical global (DMG) que tiennent les médecins généralistes mais aussi une série de procédures administratives qui évoluent d’une voie papier à une voie électronique (par exemple, dans les contacts médecins-mutuelles pour les autorisations de remboursement).

La pierre angulaire de cette évolution est assurément le partage de données, comme vie@home vous l’expliquait dans son dossier « Informatique et maisons de repos : deux galaxies en rapprochement ». L’interconnexion s’effectue via les « hubs & métahubs », un système sécurisé grâce auquel un prestataire de soins peut retrouver les documents médicaux électroniques disponibles auprès de différents établissements à propos d’un patient (radiographies, aperçu des médicaments pris, résultats de prise de sang, résumé du dossier médical…)

Encore faut-il, pour que ledit prestataire soit habilité à accéder à ces documents que sa démarche vise à assurer la continuité des soins (s’il n’a pas de lien thérapeutique avec le patient, un médecin ne pourra pas voir les documents) et que le patient ait préalablement donné son consentement éclairé au partage de ses données. Plus de 5 millions de Belges l’ont fait, annonce Maggie De Block. Dans son communiqué, la ministre pointe la progression de ce total : au début de la législature, 35.000 citoyens avaient marqué leur accord ; en février 2015, ils étaient 600.000 ; un an plus tard, 2,4 millions ; et à présent, on est donc à plus du double. Les statistiques ministérielles ne disent rien sur le profil des adhérents, on ne sait pas dans quelle mesure les patients âgés et les résidents d’institutions de soins résidentiels sont « aspirés » dans cette dynamique. Les personnes âgées sont classiquement de grosses consommatrices de soins et sont familières, bien malgré elles, des changements de milieux de prise en charge (domicile-hôpital, hôpital-MRS, MRS-hôpital, hôpital- centre de revalidation, hôpital court séjour… ). Il serait regrettable que ce groupe cible de patients ne profitent pas des avantages de la digitalisation, dont la bonne circulation des données les concernant.

J.M.

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