Moins de « bon marché » prescrit

Solidaris – Mutualité Socialiste a sorti, 10 ans après le premier, un « baromètre des médicaments moins chers ». Verdict ? La vague du générique observée globalement n’a fait que lécher le seuil des maisons de repos (ou à tout le moins des foyers de la population âgée).



Verdict ? En une décennie, les génériques, copies et originaux qui ont bon gré mal gré comprimé leur prix, ont permis à l’assurance maladie de freiner ses dépenses. Le coût à charge du patient a également reculé: le TM par médicament a décru de 10% en moyenne entre 2006 et 2011. La proportion de molécules disponibles sur le marché sous forme générique a triplé depuis 2002, et un produit prescrit sur deux est aujourd’hui un médicament « bon marché », soit cinq fois plus qu’il y a dix ans.

On dirait toutefois que la vague du générique n’a fait que lécher le seuil des maisons de repos (ou à tout le moins des foyers de la population âgée) : les aînés se voient moins souvent prescrire des médicaments génériques et des médicaments « les moins chers ». Pas anodin dans une optique dépenses publiques, vu la grande consommation qu’ils font des médicaments en général (les 70 ans et + en prennent les 40%, alors qu’ils ne représentent que 12,5% des citoyens).

Dans cette tranche d’âge, 7 médicaments délivrés sur 10 font partie du groupe des «moins chers », contre quasi 9 sur 10 chez les jeunes. Constat du même tonneau avec la DCI : elle ne perce pas. 7% des conditionnements ont été délivrés sur la base d’une prescription en DCI aux 70 ans et plus, contre plus du double chez les 10-19 ans. La mutuelle invoque comme éléments d’explication l’attachement des plus âgés à leur traitement et leur aversion notoire à changer lorsqu’ils ont leurs habitudes. Il est vrai qu’un prescripteur, chez un patient polypathologique et polymédiqué, va y regarder à deux fois avant de changer abruptement l’une des pièces de "l’assemblage". En outre, les plus âgés sont fréquemment hospitalisés, puis renvoyés avec moultes prescriptions – or l’hôpital n’est pas précisément une terre acquise aux génériques et copies…

Quoi qu’il en soit, Solidaris juge qu’une prescription systématique du médicament le moins cher permettrait de réduire de 17% la facture médicaments des plus de 70 ans. En extrapolant au niveau national, cela représenterait un gain annuel de 25 millions, estime-t-elle.

J.M., octobre 2013

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