index
L’assistant parlant qui tient le senior à l’oeil
Un consortium de partenaires européens s’active à développer, soutenu par l’Union, un assistant personnel, mobile et interactif, pour personnes âgées. L’idée est d’aider celles-ci à rester indépendantes en facilitant la communication et la coordination avec les aidants, les proches, les soignants.
L’assistant virtuel s’appellera Alfred, comme le dévoué majordome de la famille Wayne dans Batman. Embarqué sur un mobile, il tiendra dans la poche. Il suffira de l’en extraire pour lui donner des ordres, les développeurs ayant privilégié la commande vocale. Alfred, en somme, empruntera des techniques existantes ou naissantes d’autres domaines (télémédecine, réseaux sociaux, gaming…) pour les regrouper et les adapter aux plus âgés.
La première fonction de cet assistant personnel est de prolonger l’autonomie des personnes vieillissantes en les accompagnant au quotidien, dehors comme dedans. Alfred pourra, à la demande, passer un coup de fil à un proche, un soignant, préciser le temps qu’il va faire ou localiser l’arrêt de bus le plus proche, avec horaires.
Les concepteurs d’Alfred ambitionnent par ailleurs d’améliorer le processus de soins en le personnalisant, via des capteurs issus de l’internet des objets (1) intégrés à des dispositifs portables – pour monitorer, par exemple, le rythme cardiaque. Les données produites par ces senseurs seront transmises par l’assistant aux aidants du senior et à ses soignants, le cas échéant assorties d’une alerte si une variation anormale de paramètres s’est produite.
Des partenaires de jeu ou de sortie
Outre garantir un télémonitoring, Alfred s’efforcera de prévenir les désagréments physiques et cognitifs apparaissant avec l’âge, affirment ses promoteurs, en proposant à son propriétaire des serious games. Ce vocable regroupe différents types de jeux vidéo qui s’écartent du pur divertissement pour servir une ambition dite « sérieuse », par exemple pédagogique ou, dans le cas qui nous occupe, d’entraînement. Alfred pourra ainsi afficher des jeux de stimulation cérébrale, avec enregistrement de la progression. Mieux, il proposera à son propriétaire de se mesurer à d’autres utilisateurs. Et c’est ici qu’on en arrive à la quatrième grande mission du majordome électronique : la promotion d’une vie sociale chez la personne âgée. L’application, après avoir « assimilé » les centres d’intérêt de son usager, pourra rechercher et lui suggérer des activités et manifestations s’y rapportant, et le connecter avec d’autres seniors autour d’une proposition de sortie commune.
4,4 millions d’euros sur trois ans
Le projet a démarré en octobre dernier, fédérant un consortium d’une dizaine de partenaires issus de cinq pays européens (mais pas la Belgique). Courant sur trois ans, il est financé par le 7ème programme-cadre de l’Union européenne à hauteur d’environ 4,4 millions d’euros. Une plateforme ouverte baptisée Alfredo sera créée, pour permettre aux développeurs de produire de nouvelles fonctionnalités qui étoffent l’application. Des tests pilotes sont prévus dans différents pays européens.
J.M., janvier 2014
(1) expression qui désigne la connexion croissante d’objets inanimés par des capteurs sans fil, senseurs, systèmes d’identification par radiofréquence, actionneurs communicants… se soldant par des (inter)actions automatiques
event