L'OMS planche sur un top 50 des aides techniques

L’OMS dispose de longue date d’une liste des médicaments dits essentiels, auquel l’accès devrait être garanti. Dans la même logique, l’organisation onusienne tente de répertorier les aides techniques (à la mobilité notamment) les plus utiles. Elle a pour ce faire lancé une enquête internationale en 50 langues.

La liste des médicaments essentiels de l’OMS, mise à jour à intervalles réguliers, recense les produits ayant fait les preuves de leur efficacité, à coût acceptable et innocuité maximale, pour répondre aux besoins élémentaires en matière de santé publique, et dont les différents états devraient assurer l’accessibilité à toute leur population.

L’OMS s’intéresse à présent aux aides techniques dans un but analogue : inventorier les produits les plus utiles et efficaces pour pousser les gouvernements à adopter des politiques assurant leur bonne diffusion. Pourquoi cet intérêt ? Parce que, dépeint l’organisation, « nous avons besoin de plus d'un milliard de produits et d’aides techniques à l’heure actuelle, et de plus de deux milliards en 2050. » A n’en pas douter, l’évolution démographie à l’œuvre fait grimper les besoins. Autant concentrer les efforts sur les dispositifs qui les rencontrent au mieux, et veiller à ce qu’ils soient accessibles. « Aujourd’hui, seulement une personne sur dix qui a besoin d’aides techniques y a accès », estime l’OMS, « en raison du manque de disponibilité, de sensibilisation à l'intérêt de ces produits et de coûts élevés ».

L’OMS conduit donc, jusque mars, tant auprès des professionnels que du public des usagers et de leurs aidants, une enquête dupliquée dans les 50 langues les plus parlées dans le monde, pour identifier 50 aides techniques prioritaires.

Le questionnaire de l’OMS comporte une présélection d’une centaine de produits variés. On y retrouve bien entendu les traditionnelles aides à la mobilité, qui vont des béquilles aux cannes plus ou moins sophistiquées et aux déambulateurs, en passant par diverses prothèses et orthèses, ou des chaussures orthopédiques pour diabétiques.

En marge de ces appareillages touchant au déplacement, l’OMS s’intéresse également aux systèmes soutenant la vision, l’audition, la communication et la cognition, ainsi qu’aux dispositifs qui améliorent l’autonomie des usagers dans leur lieu de vie, comme les rampes d’accès et barres d’appui. La plupart des innovations technologiques plus récentes dont vie@home vous parle régulièrement dans sa rubrique gérontechnologies sont rangées dans la catégorie des aides à la cognition : GSM à grosses touches, montres avec géolocalisation, piluliers électroniques et autres capteurs pour déceler les chutes…

On suivra avec intérêt l’établissement de ce « top 50 », supposé au final encourager les états à concentrer leurs efforts sur les aides les mieux classées, en veillant à leur qualité, leur disponibilité et leur coût abordable. A n’en pas douter, les préférences vont différer selon le contexte politique, socio-économique et géographique. Les répondants pourraient ne pas avoir, selon leur environnement de vie et leurs moyens, la même perception de la nécessité de béquilles et de fauteuils roulants légers conçus pour le sport, de lunettes et de calculatrices parlantes, de coussins anti-escarres et d’agendas électroniques, de mains courantes et de traceurs GPS portables… Les pages de l’OMS consacrées à l’enquête « aides techniques » ne précisent pas si d’autres canaux qu’internet ont été exploités pour sonder le public ; un questionnaire en ligne induit déjà un biais dans les profils des participants.

J.M.

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