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Maxime Prévot veut œuvrer au décloisonnement
Le ministre wallon de la Santé se dit favorable aux projets de regroupement des métiers et d’associations de première ligne. Pour accompagner l’augmentation de la prévalence de problèmes de santé complexes et chroniques, il préconise de « dépasser la tentation de multiplier les plans spécifiques à chaque maladie » et d’aller « davantage vers des modèles intégrés ».
Dans son tout récent focus, vie@home se penchait sur quelques initiatives de la première ligne, couramment désignée comme un acteur décisif du maintien à domicile de la population âgée, visant à cultiver des synergies interdisciplinaires.
C’est ainsi que (parfois) sur impulsion de la médecine générale locale, différents métiers et associations d’aide et de soins de première ligne peuvent cohabiter sous un même toit, dans un bâtiment bien connu de la population, qui héberge aussi le cas échéant un poste de garde. vie@home s’est arrêté pour illustrer cette dynamique sur les exemples de Malmedy et de Verviers. La première commune possède depuis le mois passé son « Espace Pélican », qui a grandi dans le sillage d’une permanence sans rendez-vous lancée par les médecins du coin. Il vient de s’enrichir notamment d’un dispensaire de soins infirmiers. Verviers a pour sa part un « Espace Marne », constituant également une concentration de professions de première ligne, dont la plate-forme régionale des soins palliatifs.
Ces deux « Espaces » forment une sorte de vitrine de la première ligne à échelle locale. D’après les témoignages recueillis, les différentes professions se croisent davantage, se connaissent mieux, intensifient leurs collaborations ... On ne peut dire si la qualité des prestations médico-sociales prodiguées aux plus vulnérables est intrinsèquement améliorée, mais il apparait en tout cas que la « promiscuité » met de l’huile dans les rouages organisationnels.
vie@home a demandé au ministre wallon de la Santé, Maxime Prévot, d’une part où en était la réflexion sur la (ré)organisation de la première ligne, désormais compétence régionale, et d’autre part la perception qu’il a de ce type d'initiatives de regroupement, qui finalement ont une logique de promotion de la multidisciplinarité et d'une meilleure coordination en ambulatoire. Voici sa réaction :
« Je suis tout à fait favorable aux projets de regroupement des métiers et d’associations de première ligne, qui se partagent des locaux d’un même bâtiment. Cela permet à la population de mieux identifier ces lieux dédiés à la santé où le travail interprofessionnel ne peut qu’être facilité. De surcroît, il faut (d'ailleurs) être attentif à ce que les professionnels poursuivent et renforcent leurs collaborations de manière plus large que leur propre structure pluridisciplinaire.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’évolution de notre société, en termes d'hygiène par exemple, et de notre système de soins de santé qui ont permis un allongement de l’espérance de vie - ce qui est une excellente nouvelle mais aussi un véritable défi de santé publique -, doit être en mesure d’accompagner l’augmentation de la prévalence de maladies chroniques.
Le paradigme « une cause, un effet, un traitement » n’est donc pas le plus adapté dans le cas des problèmes de santé complexes et chroniques. C’est pourquoi il me semble important d’œuvrer au décloisonnement, de dépasser la tentation de multiplier les plans spécifiques à chaque maladie et d’aller davantage vers des modèles intégrés centrés sur les besoins de la personne, y compris dans les aspects préventifs.
Si la Wallonie ne possède pas tous les leviers pour la mise en œuvre de l'ensemble des réformes nécessaires, cela ne doit pas nous empêcher d’avancer des solutions, le cas échéant, en partenariat avec les autres entités et niveaux de pouvoir. Je compte d’ailleurs, en juillet, soumettre au Gouvernement wallon une note d’orientation sur la première ligne de soins qui aura été concertée avec la nouvelle plateforme rassemblant les acteurs concernés. »
Propos recueillis par J.M.
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