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Télésanté des plus âgés: «dites 33 dans la cabine»
Un « cabinet de téléconsultation de proximité » a été ouvert, il y a peu, aux habitants d’un village pour seniors de Bourgogne. Une cabine hi-tech mesure les paramètres biométriques de son occupant et les partage en ligne avec le médecin traitant. Devise des concepteurs : « rompre l’isolement sanitaire ».
Le Clos Lamartine, à Cluny, en Bourgogne, n’a rien, par essence, d’un établissement de soins. Il vise non pas des personnes âgées hautement dépendantes mais une cible de seniors alertes, plutôt 3ème âge que 4ème, qui choisissent de vivre en locataires ou en propriétaires dans un complexe leur offrant services et facilités. Ce dernier appartient au groupe Sairenor, qui se targue d’exploiter l’innovation technologique pour parfaire le cadre de vie des plus âgés, en offrant une formule intermédiaire entre maintien à domicile et institutionnalisation. A Cluny, il y a des services de blanchisserie, de portage de repas, de ménage, une liste de paramédicaux locaux affichée à l’accueil et… depuis quelques mois, une « cabine de télésanté ».
Cette Consult-Station, qui ressemble de l’extérieur à une cabine de douche ovale et opaque, est une innovation signée par une firme française de télésanté, H4D. Grâce à ses fauteuil, écran et capteurs, elle prend le pouls, la tension, la température… des résidents, mesure l’oxygène sanguin, calcule l’indice de masse corporelle, propose une auscultation à distance par stéthoscope, ou un électrocardiogramme… En mode télésurveillance, le médecin traitant peut garder à l’œil les paramètres biométriques enregistrés (qui sont stockés sur une plate-frome internet et consultables sur introduction de codes d’accès individuels) et intervenir au besoin, pour prescrire ou modifier un traitement. Le système ambitionne de contribuer à la prévention et à la gestion des pathologies chroniques qui sont, comme on le sait, monnaie courante l’âge avançant. La cabine permet aussi un mode téléconsultation, grâce à un dispositif de visioconférence.
Le recours à la cabine est compris dans le prix dont s’acquittent les habitants, et n’est pas limité (ce qui peut ne pas arranger le côté hypocondriaque de certains). Le Figaro, qui a consacré un article au sujet (1), évoque un coût, pour les gestionnaires du Clos, de 2.700 euros par mois pendant trois ans, cabine et services associés compris. Outre les établissements pour seniors, la firme H4D destine sa Consult-Station aux collectivités publiques isolées (la France est confrontée au phénomène de la désertification médicale en zones reculées) mais aussi aux services d’urgence hospitaliers qui pourraient l’utiliser pour dresser un « bilan d’entrée », point de départ de la prise en charge du patient.
J.M., janvier 2014
(1) Le Figaro, A Bohineust, 21/01/2014.
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