Une assurance autonomie qui se traduit en services

Le gouvernement régional vient d’avaliser le principe d’une assurance autonomie pour les Wallons. Programmée pour janvier 2017, elle sera « obligatoire, solidaire et ouverte à toute la population ». Objet ? « Renforcer la capacité d’accompagnement de l’allongement de la vie ». Plus largement, elle compense la perte d’autonomie, peu importe l’âge du bénéficiaire.

Tout en levant le voile sur la structure de la future « Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles », le ministre régional de la Santé Maxime Prévot a annoncé le 2 juillet que le principe d’une assurance autonomie, figurant d’ailleurs dans la déclaration de politique régionale, avait « enfin [été] acté après de nombreuses années d’attente! ».

Cette assurance devrait être mise en place pour le 1er janvier 2017. S’appuyant sur une échelle d’évaluation unique partagée avec le fédéral et la Flandre, l’assurance wallonne donnera droit à des services (on s’écarte donc du modèle qui prévaut au nord du pays et qui consiste à verser au bénéficiaire un montant dont il dispose pour organiser son propre encadrement). Au sud, on ne versera pas d’argent directement mais on ouvrira le droit, pour tout Wallon concerné, de bénéficier d’aides et de services agréés, axés sur le maintien à domicile ou l’aménagement de l’habitation… « pouvant aller de la simple barre de soutien dans un WC à un équipement plus lourd ou à des aides plus technologiques ». Le but du dispositif étant de soutenir tant les personnes en perte d’autonomie que leur entourage, et de faciliter la concrétisation d’un souhait cher à beaucoup: rester dans leur logement le plus longtemps possible.

Ce sont les mutualités qui mettront en place cette assurance obligatoire, qui « permettra un développement important de l’offre de services, par exemple celle des aides familiales ou des gardes à domicile. ». La quote-part personnelle à verser, par citoyen, à sa mutuelle, devrait être fonction de la capacité contributive de chacun, mais le gouvernement wallon doit encore examiner cet aspect des choses.

Exit, la barre des 65 ans

Il importe de souligner que l’âge du bénéficiaire n’entrera plus en ligne de compte; c’est sa dépendance qui importe. La Wallonie avait déjà mis en place, à l’AWIPH, le BAP (le budget d’aide personnalisé) pour les personnes de moins de 65 ans dépendantes, un montant servant à couvrir les aides et services nécessaires. Elle hérite à présent du fédéral l’APA (l’aide à la personne âgée) octroyée aux plus de 65 ans en perte d’autonomie, en fonction de leurs revenus. « L’accueil des compétences en Wallonie est l’occasion d’harmoniser les dispositifs pour ne plus avoir la barrière des 65 ans. La mise en place de cette assurance autonomie permettra un accès clair aux droits pour les personnes, une lisibilité des droits pour les acteurs sociaux ou de soins sur le terrain, et une garantie d’être accompagné tout au long de la vie », a commenté Maxime Prévot.

J.M.

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